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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 01:15
Le Socialisme et l’Homme de Che Guevara […] il faut tenir compte du fait que l’impérialisme est un système mondial, stade suprême du capitalisme, et qu’il faut le battre dans un grand affrontement mondial. Le but stratégique de cette lutte doit être la destruction de l’impérialisme. Le rôle qui nous revient à nous, exploités et sous-développés du monde, c’est d’éliminer les bases de subsistance de l’impérialisme : nos pays opprimés, d’où ils tirent des capitaux, des matières premières, des techniciens et des ouvriers à bon marché et où ils exportent de nouveaux capitaux — des instruments de domination — des armes et toutes sortes d’articles, nous soumettant à une dépendance absolue. L’élément fondamental de ce but stratégique sera alors la libération réelle des peuples ; libération qui se produira à travers la lutte armée, dans la majorité des cas, et qui prendra inéluctablement en Amérique la caractéristique d’une Révolution socialiste. En envisageant la destruction de l’impérialisme, il convient d’identifier sa tête, qui n’est autre que les États-Unis d’Amérique. Nous devons exécuter une tâche de caractère général, dont le but tactique est de tirer l’ennemi de son élément en l’obligeant à lutter dans les endroits où ses habitudes de vie se heurtent au milieu ambiant. Il ne faut pas sous-estimer l’adversaire ; le soldat américain a des capacités techniques et il est soutenu par des moyens d’une ampleur telle qu’il devient redoutable. Il lui manque essentiellement la motivation idéologique que possèdent à un très haut degré ses plus opiniâtres rivaux d’aujourd’hui : les soldats vietnamiens. Nous ne pourrons triompher de cette armée que dans la mesure où nous parviendrons à miner son moral. Et celui-ci sera miné à force d’infliger à cette armée des défaites et de lui causer des souffrances répétées. Mais ce petit schéma de victoires implique de la part des peuples des sacrifices immenses, qui doivent être consentis dès aujourd’hui, à la lumière du jour, et qui peut-être seront moins douloureux que ceux qu’ils auront à endurer si nous évitons constamment le combat, pour faire en sorte que ce soient d’autres qui nous tirent les marrons du feu. Il est évident que le dernier pays qui se libérera le fera probablement sans lutte armée et que les souffrances d’une guerre longue et cruelle, comme celle que font les impérialistes, lui seront épargnés. […] On nous a acculés à cette lutte ; il ne nous reste pas d’autre ressource que de la préparer et de nous décider à l’entreprendre. […] Il faut mener la guerre jusqu’où l’ennemi la mène : chez lui, dans ses lieux d’amusement ; il faut la faire totalement. Il faut l’empêcher d’avoir une minute de tranquillité, une minute de calme hors de ses casernes, et même dedans ; il faut l’attaquer là où il se trouve ; qu’il ait la sensation d’être une bête traquée partout où il passe. Alors il perdra peu à peu son moral. Il deviendra plus bestial encore, mais on notera chez lui les signes de la défaillance. Et il faut développer un véritable internationalisme prolétarien. […] Nous ne pouvons pas rester sourds à l’appel du moment. Le Vietnam nous l’apprend avec sa leçon permanente d’héroïsme, sa leçon tragique et quotidienne de lutte et de mort pour remporter la victoire finale. […] Comme nous pourrions regarder l’avenir proche et lumineux, si deux, trois, plusieurs Vietnam fleurissaient sur la surface du globe, avec leur part de mort et d’immenses tragédies, avec leur héroïsme quotidien, avec leurs coups répétés assénés à l’impérialisme, avec pour celui-ci l’obligation de disperser ses forces, sous les assauts de la haine croissante des peuples du monde ! […] Toute notre action est un cri de guerre contre l’impérialisme et un appel vibrant à l’unité des peuples contre le grand ennemi du genre humain : les États-Unis d’Amérique du Nord. Qu’importe où nous surprendra la mort ; qu’elle soit la bienvenue pourvu que notre cri de guerre soit entendu, qu’une autre main se tende pour empoigner nos armes, et que d’autres hommes se lèvent pour entonner les chants funèbres dans le crépitement des mitrailleuses et de nouveaux cris de guerre et de victoire. Source : Guevara (Che), le Socialisme et l'Homme, Paris, François Maspero, 1976.
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