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25 juin 2016 6 25 /06 /juin /2016 02:06

Pour le pire et le meilleur le mouvement des patriote tchadien vaincra.

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25 juin 2016 6 25 /06 /juin /2016 02:02

22 Juin 2016

Publié par Mak

Tchad: le FROLINAT appelle le peuple à se mobiliser pour le changement


REPUBLIQUE DU TCHAD
==========

FRONT DE LIBERATION NATIONALE DU TCHAD
( F R O L I N A T 1ERE ARMEE )


COMMUNIQUE DE PRESSE N°0010/FROL/BU-EXE/0016 relatif au 50ème Anniversaire de la Création du FROLINAT en tant que Mouvement politico-militaire de lutte du Peuple Tchadien.


La date de 22 juin 1966 demeure et restera pour la grande majorité du Peuple tchadien un moment historique caractérisé par sa prise de conscience effective de son état de peuple soumis et exploité à volonté après cette indépendance factice distribuée à tour de bras par la France colonisatrice à ces contrées africaines et un début de sa lutte pour une véritable libération nationale. En effet,de1960 date de l’indépendance octroyée à 1966 date de la création de FROLINAT seulement 6(SIX)années ont marqué la vie de ce pays dit indépendant, fabriqué et remis clef à main. Cette duperie historique de l’indépendance ne peut durer car elle véhicule en elle tous les ingrédients d’une nouvelle forme encore plus abjecte de la domination du peuple tchadien et de l’accaparement de son territoire comme une base militaire conformément à l’usage qu’avaient fait Félix Eboué ‘Gouverneur du Tchad ’en répondant à l’appel du 18 juin du Général GAULLE et du général LECLERC dans sa marche du Tchad vers la libération de la France occupée. Le « serment de KOUFFRA » du Général LECLERC pour la libération de la France avait scellé depuis ce jour le sort du Tchad en tant que pays et les tchadiens en tant que peuple. Plus que jamais ce pays ne sera que l’appendice militaire de la France à travers ses dirigeants successifs.
La direction du FROLINAT, malgré les énormes et multiples difficultés de tout genre à ses débuts avait réussi à mobiliser amplement le peuple tchadien autour de ses objectifs cardinaux. Une réelle adhésion s’était opérée au sein de la population car la cause était juste et louable et en conformité avec toutes les luttes de libération tiers -mondiste. Le Tchad de par sa position stratégique au cœur du continent africain suscitait un intérêt particulier dans cette course des super puissances dans leur encadrement géostratégique. Le Tchad ancienne colonie et néocolonie de la France s’inscrit parfaitement dans ce schéma et pour longtemps au détriment du sort réservé à la population qui l’habite.


C’est ainsi que depuis cinquante années le Tchad en tant que pays et sa population ont vécu des sombres moments de turbulences dues aux gestions catastrophiques des dirigeants incapables mais foncièrement à la solde de la France. De N’garta Tombalbaye à Idriss Déby le Tchad est réduit à l’état d’un pays végétatif taillé sur mesure à l’usage exclusif des parrains extérieurs. Tous les attributs indispensables à la vie d’un état moderne ne sont que des subterfuges mis en place pour servir des tyranneaux locaux sans cœur ni amour pour leur pays. Des exactions et autres crimes de Tombalbaye ont succédé les multiples charniers de Habré après seulement huit années de gouvernance puis depuis vingt-six sévit une autre calamité meurtrière assortie du pillage systématique de Deby du pays.


C’est pourquoi le FROLINAT et les autres organisations politico-militaires partageant les mêmes objectifs ne peuvent ni doivent baisser l’étendard de la lutte contre ce système qui perdure et gangrène à jamais le Tchad. Cette lutte de renaissance nationale des Tchadiens ne doit en aucune manière être confondue aux turbulences politico-réligieuses à la mode dans la sous-région ou dans le Sahel en général. La Direction du FROLINAT se démarque totalement et condamne sans réserve ces aventuriers jihadistes qui usent et abusent de la religion comme moyen d’assouvir leurs basses besognes.


Enfin, le FROLINAT ,à cette occasion, lance un vibrant appel à tous les patriotes encore en capacité de lutte de se surpasser pour jeter les bases d’un large regroupement capable de démultiplier ses actions en vue de la réalisation d’un véritable changement au Tchad.
Fait , le 22 juin 2016


Le président du haut conseil suprême FROLINAT -1ère Armée ,
Commissaire à la Défense de l'U.F.C ( Union des Forces pour le Changement )


Abdoulaye Fadali Ali.


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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 02:05

Le pays de toumai souffre de la mauvaise gouvernance. Stop a la confiscation du pouvoir.

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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 23:14
LE OUADDAI Historique Dès l'antiquité, le Ouaddaï a été successivement gouverné par plusieurs tribus, mais l'Etat n'émergea qu'à partir du XVIème siècle, lorsqu'il fut islamisé sous la houlette de Abd al-Karîm b. Sâlih; b. Gawda b. Sulayh et de ses compagnons, tels que .i.‘Utmân at-Targamî;, .i.Muhammad ‘Alî Ishâq;, .i.Muhammad Dînâr;, .i.Mu’min; (de la tribu des .i.Masâlît;), le chef de la tribu des .i.Marfa ;et .i.Dûl Walad Bannân al-Gallâbî;. Tous les membres de ce groupe séjournèrent dans un centre islamique de la ville de .i.Badîrî;, à .i.Baguirmi;, distante de 10 kilomètres de la capitale .i.Mâsînyâ;. Ils s'y imprégnèrent des .i.préceptes de l'islam; et des principes de sa propagation, avant de se rendre à Ouaddaï. Là, ils découvrirent un Etat constitué d'un ensemble de .i.tribus animistes;, au sein duquel dominaient les .i.Arabes Toundjour;. Parmi les tribus les plus importantes, mentionnons .i.Abou Sounoun;, .i.al-Mâlânqa;, .i.al-Mâdâba;, .i.al-Mâdala;, etc. Concernant l'origine de ces tribus, nulle source historique ne la précise. Toutefois, leur lien avec les .i.Abbassides ;est clairement établi, par le biais de ‘Abd al-Karîm. Bien que l'origine arabe de ce dernier soit mise en doute par un groupe d'historiens, de notre côté, nous penchons pour l'hypothèse inverse, à savoir qu'il descend soit de la tribu de .i.Fazâra;, soit de .i.Qurays;, de la lignée d'.i.al-‘Abbâs b. ‘Abd al-Muttalib; (oncle du Prophète). Dans ce sens, M. b. ‘Umar at-Tûnisî affirme qu'à son arrivée à .i.Ouaddaï;, il s'enquit de l'origine abbasside des tribus autochtones. On lui répondit qu'à la suite de l'entrée des .i.Mongols ;à .i.Bagdad;, les .i.Abbassides ;s'étaient enfuis en .i.Egypte ;et que, lorsque ce pays tomba sous la domination des .i.Mamelouks;, ils s'éparpillèrent dans les contrées avoisinantes. Certains partirent pour le .i.Higâz; et, parmi eux, se trouvait ‘Abd al-Karîm, grand-père du fondateur de l'.i.Etat islamique de Ouaddaï;, qui avait un fils appelé Sâlih. Les habitants du .i.royaume soudanais de Sinnâr;, en pèlerinage, rencontèrent ce dernier et s'enthousiasmèrent devant sa science. Aussi, l'invitèrent-ils à Sinnâr; il les y accompagna, puis il poursuivit son voyage jusqu'au mont .i.Abou Sounoun;, au .i.pays de Ouaddaï;; en outre, ce dernier est également connu sous le nom de "pays de Sulayh". Sâlih les invita alors à embrasser l'.i.islam;; son appel trouva un écho favorable et les gens de Ouaddaï le nommèrent sultan en 1030/1620. Le nouveau sultan mobilisa les peuples de Ouaddaï et mena le .i.gihâd ;contre les .i.Toundjour;, jetant les bases de l'.i.Etat de Ouaddaï. Une seconde hypothèse étaye encore l'origine abbasside de ces tribus. Des sources rapportent que cette descendance s'est établie par le biais de Gâmi‘ (soit Sâlih ou Sulayh) qui s'était marié à la fille du souverain de Ouaddaï, nommée .i.Gidayya ;(ou .i.‘Â’isa;); le fruit de leur mariage fut ‘Abd al-Karîm, qui assit l'.i.Etat islamique de Ouaddaï; sur des bases définitives et stables. C'est à partir de ce noyau familial que la descendance abbasside s'est multipliée à Ouaddaï. ‘Abd al-Karîm b. Sâlih b. Gawda b. Sulayh, appelé également Mugaddid al-islâm (Rénovateur de l'islam), entama son .i.gihâd;, s'appuyant sur les autochtones qui avaient embrassé la foi nouvelle, ainsi que sur les .i.Arabes;, notamment les .i.Mahriyya;, les .i.Mahâmîd;, les .i.Nawala;, les .i.‘Irayqât;, etc. A leur tête, il conduisit la révolte contre les gouverneurs toundjour de Ouaddaï, dirigés par .i.Dâwud al-Murayn;. Celui-ci, ayant péri dans une bataille, ‘Abd al-Karîm prit le pouvoir et l'exerça de 1635 à 1655. Son règne fut marqué par un combat incessant contre les .i.animistes. En dépit de sa force, ‘Abd al-Karîm continua à payer la .i.gizya ;au .i.royaume de Darfour;, comme les .i.Toundjour ;avaient pris coutume de le faire auparavant. A sa mort, ce fut .i.Ya‘qûb ‘Arûs; qui lui succéda. Le sultan de Darfour, .i.Ahmad Bakr;, le pressa de s'acquitter de la .i.gizya;; le souverain de Ouaddaï se prépara à le faire, accompagnant la gizya d'une princesse, selon l'usage établi. Cependant, avant le départ de la caravane, un jeune, du nom de .i.Kirdî ;ou .i.Tâgûtâ;, prit la parole et accusa les gens de Ouaddaï de lâcheté. Le souverain admira son courage, annula les préparatifs de départ de la gizya et envoya un message au .i.sultan de Darfour;, disant, en substance : "Si vous voulez la gizya, vous n'avez qu'à la collecter vous-même!" Aussitôt, il leva une armée et attaqua Darfour, enfonçant les frontières avec une grande rapidité; il atteignit le .i.mont Marra; et ouvrit deux fronts, sur les versants est et ouest de la montagne, infligeant plusieurs défaites à l'armée adverse. Celle-ci entreprit une contre-attaque et encercla les troupes de ‘Arûs, mais ce dernier parvint à se dégager et à regagner son territoire. A la suite de ces événements, un traité fut signé entre les deux parties, les engageant à ne pas violer les frontières et faisant totale abstraction de la gizya qui tomba dans l'oubli. La suite viendra
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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 23:14
LE OUADDAI Historique Dès l'antiquité, le Ouaddaï a été successivement gouverné par plusieurs tribus, mais l'Etat n'émergea qu'à partir du XVIème siècle, lorsqu'il fut islamisé sous la houlette de Abd al-Karîm b. Sâlih; b. Gawda b. Sulayh et de ses compagnons, tels que .i.‘Utmân at-Targamî;, .i.Muhammad ‘Alî Ishâq;, .i.Muhammad Dînâr;, .i.Mu’min; (de la tribu des .i.Masâlît;), le chef de la tribu des .i.Marfa ;et .i.Dûl Walad Bannân al-Gallâbî;. Tous les membres de ce groupe séjournèrent dans un centre islamique de la ville de .i.Badîrî;, à .i.Baguirmi;, distante de 10 kilomètres de la capitale .i.Mâsînyâ;. Ils s'y imprégnèrent des .i.préceptes de l'islam; et des principes de sa propagation, avant de se rendre à Ouaddaï. Là, ils découvrirent un Etat constitué d'un ensemble de .i.tribus animistes;, au sein duquel dominaient les .i.Arabes Toundjour;. Parmi les tribus les plus importantes, mentionnons .i.Abou Sounoun;, .i.al-Mâlânqa;, .i.al-Mâdâba;, .i.al-Mâdala;, etc. Concernant l'origine de ces tribus, nulle source historique ne la précise. Toutefois, leur lien avec les .i.Abbassides ;est clairement établi, par le biais de ‘Abd al-Karîm. Bien que l'origine arabe de ce dernier soit mise en doute par un groupe d'historiens, de notre côté, nous penchons pour l'hypothèse inverse, à savoir qu'il descend soit de la tribu de .i.Fazâra;, soit de .i.Qurays;, de la lignée d'.i.al-‘Abbâs b. ‘Abd al-Muttalib; (oncle du Prophète). Dans ce sens, M. b. ‘Umar at-Tûnisî affirme qu'à son arrivée à .i.Ouaddaï;, il s'enquit de l'origine abbasside des tribus autochtones. On lui répondit qu'à la suite de l'entrée des .i.Mongols ;à .i.Bagdad;, les .i.Abbassides ;s'étaient enfuis en .i.Egypte ;et que, lorsque ce pays tomba sous la domination des .i.Mamelouks;, ils s'éparpillèrent dans les contrées avoisinantes. Certains partirent pour le .i.Higâz; et, parmi eux, se trouvait ‘Abd al-Karîm, grand-père du fondateur de l'.i.Etat islamique de Ouaddaï;, qui avait un fils appelé Sâlih. Les habitants du .i.royaume soudanais de Sinnâr;, en pèlerinage, rencontèrent ce dernier et s'enthousiasmèrent devant sa science. Aussi, l'invitèrent-ils à Sinnâr; il les y accompagna, puis il poursuivit son voyage jusqu'au mont .i.Abou Sounoun;, au .i.pays de Ouaddaï;; en outre, ce dernier est également connu sous le nom de "pays de Sulayh". Sâlih les invita alors à embrasser l'.i.islam;; son appel trouva un écho favorable et les gens de Ouaddaï le nommèrent sultan en 1030/1620. Le nouveau sultan mobilisa les peuples de Ouaddaï et mena le .i.gihâd ;contre les .i.Toundjour;, jetant les bases de l'.i.Etat de Ouaddaï. Une seconde hypothèse étaye encore l'origine abbasside de ces tribus. Des sources rapportent que cette descendance s'est établie par le biais de Gâmi‘ (soit Sâlih ou Sulayh) qui s'était marié à la fille du souverain de Ouaddaï, nommée .i.Gidayya ;(ou .i.‘Â’isa;); le fruit de leur mariage fut ‘Abd al-Karîm, qui assit l'.i.Etat islamique de Ouaddaï; sur des bases définitives et stables. C'est à partir de ce noyau familial que la descendance abbasside s'est multipliée à Ouaddaï. ‘Abd al-Karîm b. Sâlih b. Gawda b. Sulayh, appelé également Mugaddid al-islâm (Rénovateur de l'islam), entama son .i.gihâd;, s'appuyant sur les autochtones qui avaient embrassé la foi nouvelle, ainsi que sur les .i.Arabes;, notamment les .i.Mahriyya;, les .i.Mahâmîd;, les .i.Nawala;, les .i.‘Irayqât;, etc. A leur tête, il conduisit la révolte contre les gouverneurs toundjour de Ouaddaï, dirigés par .i.Dâwud al-Murayn;. Celui-ci, ayant péri dans une bataille, ‘Abd al-Karîm prit le pouvoir et l'exerça de 1635 à 1655. Son règne fut marqué par un combat incessant contre les .i.animistes. En dépit de sa force, ‘Abd al-Karîm continua à payer la .i.gizya ;au .i.royaume de Darfour;, comme les .i.Toundjour ;avaient pris coutume de le faire auparavant. A sa mort, ce fut .i.Ya‘qûb ‘Arûs; qui lui succéda. Le sultan de Darfour, .i.Ahmad Bakr;, le pressa de s'acquitter de la .i.gizya;; le souverain de Ouaddaï se prépara à le faire, accompagnant la gizya d'une princesse, selon l'usage établi. Cependant, avant le départ de la caravane, un jeune, du nom de .i.Kirdî ;ou .i.Tâgûtâ;, prit la parole et accusa les gens de Ouaddaï de lâcheté. Le souverain admira son courage, annula les préparatifs de départ de la gizya et envoya un message au .i.sultan de Darfour;, disant, en substance : "Si vous voulez la gizya, vous n'avez qu'à la collecter vous-même!" Aussitôt, il leva une armée et attaqua Darfour, enfonçant les frontières avec une grande rapidité; il atteignit le .i.mont Marra; et ouvrit deux fronts, sur les versants est et ouest de la montagne, infligeant plusieurs défaites à l'armée adverse. Celle-ci entreprit une contre-attaque et encercla les troupes de ‘Arûs, mais ce dernier parvint à se dégager et à regagner son territoire. A la suite de ces événements, un traité fut signé entre les deux parties, les engageant à ne pas violer les frontières et faisant totale abstraction de la gizya qui tomba dans l'oubli. La suite viendra
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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 00:43

Chers freres, le blog Arcou overblog.com vous offre dans les jours a venir des extraits sur de l histoire du royaume de Dar Ouaddai. Precisement a partir du 15 Janvier 2014.

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 02:50

 AFFAIRE HISSEIN HABRE : LE POLITOLOGUE BABACAR JUSTIN NDIAYE REVELE : LE PROCES HABRE SERA UNE BOMBE A FRAGMENTATIONS CAR LE PRESIDENT ABDOU DIOUF ET LE MILLIARDAIRE FEU DJILY MBAYE SERONT COMPROMIS PAR L’AFFAIRE DE L’ARGENT DE LA BANDE D’AOUZOU

http://www.zoomtchad.com/images/stories/dioufthumbnail.aspx.jpghttp://www.zoomtchad.com/images/stories/babacar%20justin%20ndiaye.jpghttp://www.zoomtchad.com/images/stories/djily%20mbaye%20.jpg

C’est au cours d’une émission de télévision « OPINIONS » sur Walf TV que le politologue sénégalais, par ailleurs présenté par la presse sénégalaise comme un  conseiller officieux du Président Macky Sall  a fait cas, de l’affaire de l’argent de la bande d’Aouzou impliquant l’ancien président sénégalais Abdou Diouf et actuel Secrétaire Général de la Francophonie et l’homme d’affaires milliardaire El Hadj Djily Mbaye, aujourd’hui décédé.

Explications et éclairage autour de cette ténébreuse affaire.

D’abord, à plusieurs reprises sur les médias sénégalais, M. Babacar Justin Ndiaye en a fait état mais en évitant de la développer et surtout de l’expliciter. Les journalistes qui lui faisaient face aujourd’hui comme hier, très peu au courant de la tumultueuse histoire politique du Tchad, n’ont pas su qu’ils tenaient là une bombe médiatique  et par conséquent, essayer d’en savoir plus.

Flash back. Nous sommes au Tchad sous le régime de Tombalbaye qui est le premier Président du Tchad de 1960 à 1975, l’année où il est déposé par un coup d’état militaire qui verra le général Malloum accéder au pouvoir. A cette époque, sous le règne de Tombalbaye, le marabout Djily Mbaye est au Tchad, il est le marabout attitré de Tombalbaye, mais aussi son conseiller spécial et politique . Habitant la cité présidentielle, Djily MBaye était de tous les voyages importants de Tombalbaye ; il est son homme de confiance, son confident, celui qui s’occupe des affaires privées comme on dit. Il avait aussi un rôle de chargé de mission auprès des autres chefs d’Etat d’Afrique Centrale mais aussi du Moyen Orient. Les Tchadiens, hommes politiques et autres le connaissaient très bien au Tchad .

La Libye de Kadhafi, pays frontalier du Tchad avait, déjà à cette époque, des visées sur une partie du territoire tchadien qui se situait tout le long de la frontière Nord avec la Libye d’une superficie de 100.000 km2 riche en uranium ; c’est la Bande d’AOUZOU.

Kadhafi invite Tombalbaye à se rendre en Libye dans le cadre de la coopération entre les deux pays. C’est lors de ce voyage effectué par Tombalbaye, accompagné de Djily Mbaye que la fameuse « vente » de la bande d’Aouzou a eu lieu moyennant la somme de 23 milliards de francs CFA .Un mois après cette visite présidentielle, des troupes libyennes s’installèrent à Aouzou où elles procédèrent à des distributions de vivres, le drapeau libyen fut hissé sur le bâtiment du poste administratif, des cartes d’identité libyennes furent distribuées aux habitants.

Le président Tombalbaye observa un mutisme total sur cette occupation ; mieux, il accueillit avec faste,  Khaddafi pour une visite officielle au Tchad durant laquelle. Ce dernier promit monts et merveille... Sur l’échiquier politique national, la seule voix qui s’élèva pour émettre des protestations véhémentes  fut celle du rebelle Hissein Habré en lutte contre le régime de Tombalbaye, dans les montagnes du Tibesti  au  Nord, pas trop loin d’Aouzou.

C’était le prélude de l’affaire de l’annexion de la Bande d’aouzou par la Libye de Kadhafi qui  a évolué en un terrible conflit armé entre le Tchad et la Libye durant  lequel des Tchadiens ont perdu leur vie par milliers pour défendre l’intégrité territoriale de leur pays.

Les 23 milliards versés par la Libye l’ont été sur un compte numéroté en Suisse, cette somme représentait l’achat de la bande d’Aouzou par Kadhafi, selon plusieurs révélations et documents. Le marabout et conseiller spécial était chargé par Tombalbaye de la gestion de sa fortune et de cette cagnotte de 23 milliards  planqués en Suisse.

Le 13 avril 1975, Tombalbaye est tué par des militaires assiégeant le Palais  présidentiel.  Son griot malien est égorgé, les fétichistes haïtiens trouvent refuge à l’Ambassade de France qui les fait traverser le fleuve Chari pour rallier le Cameroun. Le Sénégalais Djily  Mbaye quitte le Tchad pour son pays via la Côte d’Ivoire.

Après le coup d’Etat du 13 avril 1975, le Général Malloum devient Président  du Tchad ; c’était un régime militaire dont l’homme fort était Colonel Kamougué, organisateur du coup d’Etat. Il s’intéressa rapidement à l’argent de Tombalbaye qu’on ne trouvait nulle part au Tchad. Sa famille était au Tchad et n’avait rien.

Entre temps , Djily Mbaye rentre chez lui , milliardaire et s’il y a une chose qui reste sans réponse au Sénégal  sur lui c’est bien la question de l’origine de sa fortune, que tout le monde  s’accorde à qualifier de mystérieuse !!

Très rapidement, les militaires au pouvoir au Tchad chercheront grâce à des experts français et trouveront la piste de la Suisse et de M. Djily Mbaye, désormais installé dans son pays, le Sénégal. C’est un grand bienfaiteur et un investisseur de premier plan. Il bénéficie de la protection de son parent, le Premier Ministre de l’époque M. ABDOU DIOUF. L’argent de la bande d’Aozou est investi dans l’acquisition de nombreuses sociétés, dans la construction d’importants complexes immobiliers qui se dressent toujours tout autour de la place de l’indépendance à Dakar.

Le Gouvernement tchadien de l’époque envoie un émissaire au Premier Ministre Abdou Diouf pour réclamer les 23 milliards de la Bande d’Aouzou, déclarés officiellement comme une aide budgétaire mais planquée en Suisse et servant de monnaie d’échange pour l’annexion de la bande d’Aouzou. Le gouvernement Sénégalais demande un peu de temps pour régler cette affaire qui est une véritable dynamite. Le milliardaire Djily Mbaye est désormais une icône nationale et ses bienfaits et largesses ne se comptent plus. Il apprend la détresse et l’indigence des enfants de Tombalbaye certains étaient étudiants en Haiti au moment de la mort de leur père. Il les aide, les reçoit à Louga, sa ville natale.

Que se passe t-il au Tchad pendant ces années ? La rébellion est toujours active au Nord mais une nouvelle donne intervient, Goukouni et Hissein Habré se séparent à cause de l’ingérence libyenne. Goukouni estime qu’il faut accepter son aide pour faire tomber le régime des militaires, Hissein Habré dit NON, la Libye a des visées expansionnistes sur le pays. La rupture est consommée et Hissein Habre quitte le Nord avec ses hommes pour s’installer à l’Est vers la frontière avec le Soudan où il reprend son combat contre le régime des militaires.

Ces derniers devant faire face désormais à deux  rebellions, l’une au Nord, l’autre à l’Est, lance un appel à des négociations aux deux groupes rebelles. La rébellion de Hissein HABRE répondra positivement aux pourparlers et conclut un accord de réconciliation aux termes duquel Hissein Habré devient Premier Ministre du Tchad, nous sommes en 1978.

Abdou DIOUF est toujours Premier Ministre du Sénégal et doit toujours donner une réponse à l’affaire de l’argent de la bande d’AOUZOU, désormais injecté et blanchi, selon l’expression à la mode à Dakar, dans l’économie sénégalaise. Mais la nouvelle configuration politique du Tchad  avec l’arrivée de Hissein Habré comme Premier Ministre au Tchad offre à Abdou Diouf, une chance. Des relations sénégalaises du Premier Ministre tchadien Hissein Habré seront utilisées pour demander  à ce dernier, une aide dans le dossier Djily Mbaye et l’argent de la bande d’Aouzou.

Voilà ce que le Conseiller privé du Président Macky Sall, le politologue Babacar Justin Ndiaye a appelé l’affaire de l’argent de la bande d’Aouzou. Une affaire connue de beaucoup de personnes au Sénégal et qui permet d’apprécier les notions de blanchiment agitées tambour battant ces derniers jours au Sénégal.

En 1990, le Président Abdou Diouf accorde l’asile politique au Président Hissein Habre qui s’installe à Dakar ; de nombreux sénégalais auront constaté les visites de Feu Djily Mbaye à son domicile.

Le Conseiller du Président, Babacar Justin Ndiaye,  a déclaré qu’il était important que le procès de Habre soit encadré et totalement canalisé pour empêcher que d’illustres personnalités ne soient éclaboussées par la remontée à la surface de faits de l’histoire politique du Tchad. En un mot, il faut qu’on s’organise pour que nos crimes restent dans l’ombre,(comme celui de l'ancien président du Conseil Constitutionnel Babacar SEYE et les 2000 morts du Joola) que dis-je, au fond d’une valise fermée à clé tandis que ceux des autres même supposés, peuvent être exposés au marché ou sur les plateaux de télévision, en toute impunité. Quoi de plus facile quand on est Conseiller à la Présidence de la république d’un Etat qui, fort de sa puissance, pense pouvoir décider du destin d’un homme en échange de soutiens politiques et financiers étrangers.

Quoi de plus facile quand la mission et la feuille de route du Conseiller privé Babacar est de devenir un aboyeur contre Hissein Habré ! Nous reviendrons ultérieurement sur le flot de mensonges, de contre-vérités  et d’insultes proférés par le Conseiller de Macky Sall à l’encontre du Président Habré lors de cette émission. La morale de l’aboyeur et de ses semblables est la suivante: Je suis chez moi, Hissein Habré lui, est un étranger et non pas un citoyen sénégalais, donc il ne pourrait prétendre à des égards, encore moins à des droits…

C’est dire que cette affaire de l’argent de la bande d’Aouzou permettra aussi d’apprécier les notions d’éthique et de morale au sein d’une certaine élite politique sénégalaise. Elle permettra aussi de comprendre, c’est quoi être un homme d’honneur qui respecte la parole donnée, un trait important de la personnalité du Président Habré. Se reconnaitront aussi ceux qui réalisent  leurs ambitions, construisent leur image et réputation dans le lit de la trahison. Seul le mensonge est pressé, la vérité, elle, arrivera toujours à son heure et elle fera très mal.

 

 

 

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 00:10

Etre un résistant en 1940-1945

Entre 1940 et 1945, durant la Seconde Guerre mondiale, les « résistants » sont les hommes et les femmes qui luttent clandestinement contre l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler, alors que leur pays lui est soumis. Entrer en résistance est alors une décision lourde de conséquences, que beaucoup ont payée de leur vie.

Une résistance à l’envahisseur est apparue dans de nombreux pays occupés par l’Allemagne — notamment en France, en Pologne, en Yougoslavie, en Grèce, en Belgique — mais aussi en Italie contre le régime fasciste de Benito Mussolini. En France, cette lutte clandestine a été menée à la fois contre l’occupant allemand et contre le gouvernement français installé à Vichy (collaborant avec l’Allemagne).

La Résistance française est née avec l’appel du 18 juin 1940, lancé depuis Londres par le général de Gaulle, et a pris fin avec la libération de Paris et de la France en août 1944.

POURQUOI ENTRE-T-ON DANS LA RÉSISTANCE ?

Dans les pays envahis par l’Allemagne nazie, chaque individu réagit différemment à cette occupation en fonction de sa personnalité, de son passé, de ses convictions, parfois aussi en fonction de ses rencontres.

 Alors que la majorité des populations occupées cherche simplement à passer cette épreuve en vivant discrètement, certains se mettent à collaborer avec les vainqueurs (ce sont les collaborateurs) et d’autres décident de poursuivre la lutte contre l’ennemi (ce sont les résistants).

Les résistants sont ainsi des hommes et des femmes de tous les âges et de tous les milieux qui font le choix du refus, de la désobéissance et de la résistance à l’Allemagne nazie. Et c’est souvent simplement en discutant entre proches (amis, voisins, collègues) qui partagent les mêmes opinions, que se créent les premiers réseaux de résistance.

QUELS SONT LES MOYENS DE RÉSISTER ?

On distingue deux formes de résistance : la résistance passive (une petite action contre l’occupant, comme mentir à un policier) et la résistance active. Celle-ci (la Résistance, avec une majuscule) s’adonne à différents types d’activités : le renseignement pour préparer les actions armées, la propagande pour recruter de nouveaux résistants et faire circuler l’information, l’action armée et les actes de sabotage. 


Distribuer un tract, diffuser les informations entendues sur Radio-Londres, imprimer ou distribuer des journaux clandestins, cacher des Juifs, héberger des aviateurs anglais, mais aussi aider quelqu’un à passer la ligne de démarcation (la frontière qui sépare, en France, la zone occupée de la zone libre) ou les frontières espagnole et suisse, dessiner sur un mur une croix de Lorraine (le symbole du général de Gaulle), aller manifester le jour de la fête nationale (le 14 juillet), sont des actes de résistance, tout autant que faire de faux papiers, cacher des armes, diffuser des renseignements militaires, faire sauter un train ou une usine qui collabore avec les Allemands, et saboter du matériel allemand.

En 1944, les résistants sont mis au courant du prochain débarquement des troupes alliées. Ils participent alors à la diffusion de fausses informations pour les Allemands ; ils multiplient les sabotages (trains, lignes de chemins de fer, lignes de téléphone et de télégraphe, lignes électriques) ; ils coupent les routes, ce qui rend difficile l’arrivée de renforts allemands. Ces actions, très importantes, ont toutes préparé l’offensive alliée du débarquement de Normandie (le 6 juin 1944, appelé le « Jour J »).

OÙ LES RÉSISTANTS TROUVENT-ILS LEURS ARMES ?

Les résistants reçoivent des armes parachutées par des aviateurs anglais, mais doivent aussi en trouver par leurs propres moyens : par exemple en attaquant des dépôts d’armes et de munitions (des Allemands ou de l’armée française dissoute), ou en attaquant des policiers français pour leur prendre leur arme de service. Au printemps 1944, avant le « Jour J », des parachutages alliés permettent d’armer environ 120 000 hommes.

COMMENT FONT-ILS CIRCULER L’INFORMATION ?

Ceux qui ont la chance d’avoir un poste de radio écoutent les émissions en langue française de Radio-Londres (notamment Les Français parlent aux Français) et en parlent ensuite autour d’eux. La BBC (la radio anglaise) les informe sur le conflit dans le monde, mais aussi sur ce qui se passe en France. C’est également elle qui donne des consignes aux différents réseaux de résistants, par le biais de messages codés

Les tracts et les journaux clandestins sont une autre source d’informations. Mais pour cela, il faut posséder du papier, de l’encre et un matériel d’imprimerie bien caché ; il faut ensuite distribuer et faire circuler ces documents clandestins. Chaque mouvement a son journal. Plus de 200 journaux clandestins paraissent en France pendant l’occupation, certains régulièrement (1 à 2 fois par mois), et leurs tirages vont de quelques milliers d’exemplaires à plus de 400 000 en 1944.

  COMMENT VIVENT-ILS ?

Une partie de la Résistance est formée d’hommes et de femmes qui entrent dans la clandestinité. Ils forment des maquis, qui sont de véritables armées cachées dans les forêts et les montagnes. Un maquis peut rassembler plusieurs centaines d’hommes, encadrés par une hiérarchie militaire. Une grande partie des maquis est constituée par les hommes réfractaires au STO (le Service du travail obligatoire, qui impose aux Français valides de partir travailler en Allemagne) et par ceux qui sont recherchés par les Allemands ou par la police française.

D’autres résistants restent dans leur ville ou leur région pour mener leurs actions sous une fausse identité, avec de faux papiers (obtenus parfois grâce à la complicité de fonctionnaires de mairie). Ils se choisissent un pseudonyme de combattant : par exemple, les membres du réseau de Jean Moulin ne le connaissent que sous le nom de « Max ».

Un résistant doit toujours rester sur ses gardes, et ne jamais se dévoiler afin de ne pas être démasqué et dénoncé.

QUE SE PASSE-T-IL LORSQU’UN RÉSISTANT EST ARRÊTÉ ?

Lorsqu’un résistant est arrêté par la Gestapo allemande ou par la Milice française, il est interrogé et torturé. C’est par tous les moyens qu’on essaie de le faire parler pour obtenir des informations sur son réseau. C’est la raison pour laquelle un résistant ne connaît jamais la totalité des membres de son réseau, et a pour consigne de « tenir » 48 heures, le temps pour ses camarades de changer de planque, de « disparaître ». Après avoir été torturé, il est emprisonné, puis rapidement déporté dans un camp de concentration en Allemagne, ou fusillé en France.Pour la seule France, on estime que sur les quelque 200 000 résistants actifs durant ces quatre années (1940-1944), plus de 60 000 sont morts lors des combats, en déportation ou exécutés.

 

les réseaux de la Résistance française

En 1940, les réseaux et les mouvements de la Résistance sont très informels, peu structurés : il y a des groupes en zone libre et d'autres en zone occupée ; des groupes communistes et des réseaux gaullistes ; une résistance intérieure (qui agit en France) et une résistance qui agit de l'étranger (les Forces françaises libres ou FFL, formées par le général de Gaulle et qui combattent aux côtés des Alliés).

Peu à peu, les FFL et la résistance intérieure entrent en contact et travaillent ensemble. En 1942, Jean Moulin réunit ces mouvements pour former les Mouvements unis de résistance, dont la branche militaire est l'Armée secrète. Puis, en 1943, le général de Gaulle est reconnu comme chef de la résistance intérieure, unifiée au sein du Conseil National de la Résistance (le CNR). Enfin, en 1944 sont créées les Forces françaises de l'intérieure (les FFI) qui réunissent toutes les forces armées sous le commandement du général de Gaulle.

une chanson de résistants

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, à vos armes !
Demain l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades.

(extrait du Chant des partisans, écrit en 1943)

les messages codés de Radio-Londres

Début juin 1944, dans les jours qui précèdent le débarquement des Alliés en Normandie (6 juin), ce sont des centaines de messages codés qui sont diffusés, toute la journée, sur les ondes de la BBC, la radio londonienne écoutée par les résistants français. Chacun s'adresse à un réseau particulier et a une signification très précise :
« Messieurs, faites vos jeux » est un ordre de sabotage lancé le 5 juin 1944 (la veille du débarquement des Alliés en Normandie).
« Les carottes sont cuites », « Les dés sont sur la table » ou « Les sanglots longs des violons de l'automne » annoncent, chacun à un réseau de résistants, le débarquement imminent des Alliés, mais évidemment ni la date, ni le lieu.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 23:54
Nation 1 PRÉSENTATION Nation, groupe humain vivant sur un même territoire, lié par la conscience d’une histoire, d’une culture, de traditions et parfois d’une langue communes et formant une entité politique. 2 DU SENTIMENT NATIONAL À LA NATION Si le sentiment national, suscité par les rois de France, fait son apparition lors de la guerre de Cent Ans, la définition actuelle du mot « nation » est le fruit d’une longue évolution qui n’aboutit qu’au XIXe siècle, bien que le terme ait existé antérieurement : ainsi, au XVIIe siècle, le dictionnaire de Furetière en donne la définition suivante : « Un grand peuple habitant une même étendue de terre renfermée en certaines limites ou même sous une certaine domination », mais le terme n’a pas encore sa connotation idéologique d’attachement à un ensemble géographique, d’enracinement dans un terroir. L’Encyclopédie (1765) n’est pas plus précise et s’attache au constat : « Une quantité considérable de peuples qui habite une certaine étendue de pays, renfermée dans de certaines limites, qui obéit au même gouvernement. » 3 L’APPORT DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE L’exaltation de la nation se fait avec la poussée de la bourgeoisie contre l’Ancien Régime d’abord, puis contre la royauté. Sieyès, dans Qu’est-ce que le tiers état ? (1789), donne la conception moderne de nation. Celle-ci est formée d’individus, éléments indépendants, mais gouvernés par un unique pouvoir, et soumis aux mêmes lois, ouvrages de leur volonté. Tous ont les mêmes droits et sont libres dans leur communication. Cette collectivité forme un corps ; la nation n’est pas une combinaison. L’État n’est pas autre chose que la personnification de la nation. L’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 déclare que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ». L’idée dominante, ici, est que la volonté nationale n’est pas la somme des volontés singulières, mais qu’elle doit être dégagée par les représentants de la nation. En 1789, la devise révolutionnaire montre ce renversement des valeurs et cette nouvelle hiérarchie : « La Nation, la Loi, le Roi. » L’idée de nation s’exprime également à travers des symboles : le drapeau national, la fête nationale ou l’hymne national (la Marseillaise, créée en 1792). 4 LA NAISSANCE DES ÉTATS-NATIONS Les guerres de la Révolution et de l’Empire cristallisent à travers l’Europe un mouvement de prise de conscience nationale. Des pays morcelés comme l’Italie ou l’Allemagne commencent à se penser en tant que nations, par opposition à l’hégémonie française. Mme de Staël tente, dans un roman comme Corinne ou l’Italie et dans un traité comme De l’Allemagne, de définir la constitution de ces nations en relation avec un lieu, un climat d’une part, une histoire, une religion et une culture de l’autre. Le mot « nation » domine toute la pensée et l’histoire du XIXe siècle. Les conflits européens inspirent à Ernest Renan son essai philosophique Qu’est-ce qu’une nation ? (1882). Renan met en avant les différents éléments constitutifs d’une nation : la race, la langue, la religion, la géographie, mais il ajoute que le fondement d’une nation est essentiellement affectif et intellectuel : « Une nation est une âme, un principe spirituel [...], c’est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements ; avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent, avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les questions essentielles pour être un peuple. » Pour Renan, la nation est le sentiment d’avoir un passé commun et un avenir à construire ensemble. À cette conception « spirituelle » de la nation telle que l’expose Renan, qui souhaite le retour de l’Alsace-Lorraine dans la France et donc fonde la nation non sur la langue mais sur l’attachement à une communauté, s’oppose celle des Allemands Herder et Fichte, qui définissent la nation sur une base organiciste. La nation est un organisme, né de la géographie, mais plus encore d’une langue, de goûts et de caractères communs. Ainsi elle ne peut demeurer à travers l’histoire qu’en restant fidèle à sa propre culture. Chaque nation diffère donc des autres par son caractère. À la nation de Renan qui s’exprime, de façon universaliste — chaque nation est fondée sur le même principe de l’attachement de chaque peuple à une même communauté —, répond celle d’Herder : chaque nation existe intrinsèquement et de façon irréductible, différente, indépendante d’un État qui la constituerait, marquant ainsi la prééminence de la société sur l’État, mais ouvrant aussi la voie à un particularisme propre à chaque nation. Les XIXe et XXe siècles voient se développer dans le monde une société de nations. La multiplication des liens internationaux conduit à la formation d’organisations supranationales, voire à la formation de fédérations nationales. En 1945, le droit des peuples est consacré par la Charte des Nations unies. Fortes de cette légitimité nouvelle, les revendications nationalistes et les mouvements d’indépendance se renforcent au sein des empires coloniaux. Ces mouvements conduisent, par des processus divers, à l’émancipation des nations asiatiques et africaines. La chute du communisme en Europe de l’Est et la décomposition de l’Union soviétique, à la fin du XXe siècle, provoquent un nouveau mouvement de construction nationale avec l’éclatement de l’ex-Yougoslavie en cinq États et l’émergence des États baltes, slaves et d’Asie centrale. 5 NATION ET NATIONALISME Le mot « nationalisme », dérivé du mot « nation » et employé couramment à partir du début du XIXe siècle, est ainsi défini par Raoul Girardet, dans Nationalisme français 1871-1914 : « Le souci prioritaire de conserver l’indépendance, de maintenir l’intégrité de la souveraineté et d’affirmer la grandeur d’un État-nation. » Dans le nationalisme, le sentiment d’appartenance et d’adhésion à la nation se double de l’affirmation de la prééminence de la nation comme cadre de la solidarité sur les autres solidarités. Le nationalisme désigne trois sortes de réalités associées à l’idée de nation. Il est couramment employé dans le sens de chauvinisme pour désigner des formes outrancières ou caricaturales d’adhésion à la patrie. Il s’utilise également pour désigner les revendications d’un peuple assujetti, aspirant à l’indépendance. Il sert enfin d’étiquette idéologique à des mouvements de droite ou d’extrême droite, qui affirment la priorité des défenses et des intérêts nationaux sur tout autre enjeu politique. On voit donc que la nation est une notion complexe, porteuse de liberté, mais chargée de représentations symboliques, plus ou moins imaginaires, qui peuvent légitimer les conduites les plus extrêmes. Il y a ainsi une dérive possible dont la séquence va de la nation à la revendication nationale pour aboutir finalement au nationalisme.
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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 01:15
Le Socialisme et l’Homme de Che Guevara […] il faut tenir compte du fait que l’impérialisme est un système mondial, stade suprême du capitalisme, et qu’il faut le battre dans un grand affrontement mondial. Le but stratégique de cette lutte doit être la destruction de l’impérialisme. Le rôle qui nous revient à nous, exploités et sous-développés du monde, c’est d’éliminer les bases de subsistance de l’impérialisme : nos pays opprimés, d’où ils tirent des capitaux, des matières premières, des techniciens et des ouvriers à bon marché et où ils exportent de nouveaux capitaux — des instruments de domination — des armes et toutes sortes d’articles, nous soumettant à une dépendance absolue. L’élément fondamental de ce but stratégique sera alors la libération réelle des peuples ; libération qui se produira à travers la lutte armée, dans la majorité des cas, et qui prendra inéluctablement en Amérique la caractéristique d’une Révolution socialiste. En envisageant la destruction de l’impérialisme, il convient d’identifier sa tête, qui n’est autre que les États-Unis d’Amérique. Nous devons exécuter une tâche de caractère général, dont le but tactique est de tirer l’ennemi de son élément en l’obligeant à lutter dans les endroits où ses habitudes de vie se heurtent au milieu ambiant. Il ne faut pas sous-estimer l’adversaire ; le soldat américain a des capacités techniques et il est soutenu par des moyens d’une ampleur telle qu’il devient redoutable. Il lui manque essentiellement la motivation idéologique que possèdent à un très haut degré ses plus opiniâtres rivaux d’aujourd’hui : les soldats vietnamiens. Nous ne pourrons triompher de cette armée que dans la mesure où nous parviendrons à miner son moral. Et celui-ci sera miné à force d’infliger à cette armée des défaites et de lui causer des souffrances répétées. Mais ce petit schéma de victoires implique de la part des peuples des sacrifices immenses, qui doivent être consentis dès aujourd’hui, à la lumière du jour, et qui peut-être seront moins douloureux que ceux qu’ils auront à endurer si nous évitons constamment le combat, pour faire en sorte que ce soient d’autres qui nous tirent les marrons du feu. Il est évident que le dernier pays qui se libérera le fera probablement sans lutte armée et que les souffrances d’une guerre longue et cruelle, comme celle que font les impérialistes, lui seront épargnés. […] On nous a acculés à cette lutte ; il ne nous reste pas d’autre ressource que de la préparer et de nous décider à l’entreprendre. […] Il faut mener la guerre jusqu’où l’ennemi la mène : chez lui, dans ses lieux d’amusement ; il faut la faire totalement. Il faut l’empêcher d’avoir une minute de tranquillité, une minute de calme hors de ses casernes, et même dedans ; il faut l’attaquer là où il se trouve ; qu’il ait la sensation d’être une bête traquée partout où il passe. Alors il perdra peu à peu son moral. Il deviendra plus bestial encore, mais on notera chez lui les signes de la défaillance. Et il faut développer un véritable internationalisme prolétarien. […] Nous ne pouvons pas rester sourds à l’appel du moment. Le Vietnam nous l’apprend avec sa leçon permanente d’héroïsme, sa leçon tragique et quotidienne de lutte et de mort pour remporter la victoire finale. […] Comme nous pourrions regarder l’avenir proche et lumineux, si deux, trois, plusieurs Vietnam fleurissaient sur la surface du globe, avec leur part de mort et d’immenses tragédies, avec leur héroïsme quotidien, avec leurs coups répétés assénés à l’impérialisme, avec pour celui-ci l’obligation de disperser ses forces, sous les assauts de la haine croissante des peuples du monde ! […] Toute notre action est un cri de guerre contre l’impérialisme et un appel vibrant à l’unité des peuples contre le grand ennemi du genre humain : les États-Unis d’Amérique du Nord. Qu’importe où nous surprendra la mort ; qu’elle soit la bienvenue pourvu que notre cri de guerre soit entendu, qu’une autre main se tende pour empoigner nos armes, et que d’autres hommes se lèvent pour entonner les chants funèbres dans le crépitement des mitrailleuses et de nouveaux cris de guerre et de victoire. Source : Guevara (Che), le Socialisme et l'Homme, Paris, François Maspero, 1976.
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